Les Fleurs du Mal
Le prieuré, Rue D’inkermann, Villeurbanne 2018, 7x5m
Le prieuré Rue D’inkermann m’est apparu comme une arche, un sanctuaire. J’y suis arrivé suite à l’appel d’une amie squatteuse et organisatrice d’évènements alternatifs en France. Son objectif était de mettre en avant ce lieu de vie en le rendant plus agréable et convivial aux yeux de ses habitants et du voisinage malgré son illégalité.
Oui, il y a des personnes en difficulté, oui, il y a des personnes dépendantes et des sans-abris, mais au-delà de cette misère apparente, chacun de ces individus a une histoire qui lui est propre, un passif.
Et dans ces endroits alternatifs, s’organisent des communautés : le jeune diplômé qui travaille mais qui ne pourrait pas subvenir à ses besoins s’il avait un appartement, le quinquagénaire ne sachant vivre qu’en communauté depuis sa jeunesse, ou simplement des individus en mal de liberté et de contact humain. Vivant collectivement, ils forment une sorte de grande famille. C’est ce que j’ai perçu et ce que j’ai voulu représenter ici.
Cette fresque s’intitule « les fleurs du mal » en référence aux poèmes de Baudelaire. Elle évoque l’idée que même au milieu de la douleur, de l’angoisse et des difficultés, il pousse encore des fleurs. C’est un hommage aux personnes qui se battent dans ces environnements pour s’en sortir en s’organisant collectivement.
Au final, les occupants et le voisinage m’ont chaleureusement remercié pour cette fresque qui est venue faire écho à leur vécu et qui a permis de mettre en valeur leur lieu de vie.